De Romain de Souza, je ne connais presque rien. Mais ce que je connais ou plutôt ce que j’ai vu me plait tant et tant que je vais faire ce grand saut dans l’inconnu et vous parler de lui sans plus attendre. Romain est sculpteur, il travaille à Villejuif dans son atelier et il manie principalement le laiton poli. Pourquoi poli ? Car le laiton est plus joli poli. Et n’oublions pas que si t’es pas joli, sois au moins poli. Bref.
Romain sculpte le laiton à la force de son chalumeau qu’il a hésité à appeler Laurent mais finalement, non. Voilà à peu près tout ce que je sais de Romain de Souza. J’ai appris qu’il était diplômé de l’Ecole Boule et qu’il développe son talent depuis l’adolescence. Moi, ce sont les poils. Pour le reste, il va me falloir broder.
Romain est un artisan du métal, il le tord, le plie à sa convenance pour faire émerger des sublimes formes de jambes, de mains ou d’animaux d’une extrême légèreté. D’artisan à artiste, il n’y a qu’un « an » et un »te » d’écart, vous en conviendrez mais il y a en plus toute la qualité du travail de Romain qui mérite notre attention.
Dire qu’il maîtrise la forme est une sinécure dès lors qu’on voit son travail. Le geste, la sensation, le mouvement éphémère, tels sont les grandes qualités du travail de Romain de Souza. Il suspend le temps, allège la matière pour la rendre fluide, quasiment évanescente comme si la pesanteur n’avait plus cours. Il nous donne envie de caresser ces jambes froides désincarnées et pourtant si vivantes, de suivre les courbes de ces mains pour les rejoindre au point inconnu vers lesquelles elles convergent. Vous l’aurez compris, j’aime. Promis Romain, dès que j’ouvre ma galerie, tu y seras invité. C’est pas encore pour aujourd’hui, je viens de vérifier et je n’ai gagné que 2 euro 30 à l’EuroMillion, ce qui fait un peu juste pour démarrer. Mais j’y crois.